Effroi
mardi 17 décembre 2013 par hanougabel
Voilà qu’un souvenir me revient en mémoire
Lorsque, tellement heureuse, je m’en revins aux sources.
Je reconnus ton pas, ni trop lent ni de course,
Et je scrutai la rue, ce jour, emplie d’espoir.
C’était bien ta démarche, ma Kitou, ma soeurette,
Qui, légère, passait, toujours aussi discrète.
Je te cherche, à présent sur les rives de l’Arre,
Où j’aurais préféré me rendre rarement ;
Le chemin de ma vie aux virages bizarres
M’amène chaque jour où je vis à présent,
Me rapprochant de toi, mon amour qui me hante
Alors que tu n’es plus, ma presque fille absente.
Chez ton amie aimante où tu venais souvent,
Te ressourcer un peu et libérer tes peines,
Douce habitude ai pris d’y déposer la mienne,
À mon tour, ainsi que du chagrin les tourments.
Quelques instants furtifs, Kitou, je te retrouve.
Mais revient au plus vite, la douleur qui m’éprouve…
Sous la treille naissante où jadis tu lisais,
Je t’imaginais calme, reposée et heureuse,
Dans le tiède cocon d’une douce amitié.
Tu revenais sourire, tu revenais rieuse.
À présent sur ma vie git l’ombre du trépas,
Couverture si triste qui ne réchauffe pas.
Et l’effroi indicible qui me glace le cœur,
Envahit tout à coup mon âme de concert,
Et ce froid perceptible qui enserrent les heures,
Transforme chaque rêve en cauchemar amer.
Du soleil de ma vie, j’ai perdu un rayon,
Lumière des regrets tamise mon quotidien.
Je peux donner le change, et ma conversation
Aborder le banal des petits et grands riens.
Si je cache un peu mieux l’effarement profond,
Qui m’a tétanisée lors de ton grand voyage
Et s’il est bien mieux tu, ce chagrin (et la rage)
N’en est que plus puissant, lointaine la guérison.
Malgré la cruauté, le vide de l’absence,
Ne dois me retourner. Sinon, statue de sel
Resterai à jamais dans la désespérance,
Et dans l’épais brouillard des regrets éternels…
Liliane Gabel (août 2013)
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