Si tous les cris…
mercredi 15 août 2012 par hanougabel
Mon cœur a sursauté
Á la vue de ces ombres,
Mon corps s’est enroulé
Á la vue de leur nombre,
Mes yeux se sont fermés
Devant leur gris visage.
Ma vue s’est embuée
Devant leur trop jeune âge,
Leur fusil haut dressé,
Tel le sexe des chefs
(Qui leur ont enseigné
Que toute femme est son fief).
De chair, leur arme raide
(Tel que fut le bâton,
Pour que toujours leur cède
L’esclave du colon),
A vrillé mes entrailles.
Poupée de sang muette,
Foulée par ceux qui raillent,
Gisante marionnette,
Je n’ai souffle ni vie.
Mon corps éparpillé,
Mille fois envahi,
Se crispe sous les huées.
J’étais musique et joie,
Terre de liberté.
J’étais aimée des rois
De nombreuses contrées.
J’étais soleil et danses
De la nuit au matin,
Je trouvais dans mes transes
De l’espoir pour demain.
Puis, « ils » sont arrivés,
Pâles comme le coton,
Convaincus d’amener
Mieux que nos traditions,
Nourrissant d’une main
Puis, affamant de l’autre,
L’aumône cachant le gain
Que tous ces faux apôtres
Entassent au détriment
D’un peuple pacifique
Qui est, au demeurant,
Le berceau de l’Afrique
Et de l’Humanité,
N’en déplaise aux grincheux,
Aux menteurs « roitelets »,
Aux falsificateurs.
Quel bruit assourdissant
Ces soupirs perceptibles !
Je suis sanglots d’enfant,
Et souffrance indicible,
Je suis femme violée
Aux râles si ténus,
Je suis père torturé
Sauvagement abattu.
Je suis sol africain,
Je suis terre foulée,
Je suis mer de chagrin
Et océan souillé…
Je suis planète bleue,
Troublante voie lactée,
Et soleil chaleureux,
Galaxie colorée,
Luisante lune claire.
Quand s’éteindrait l’espoir
Je suis amour, lumière,
Le plus heureux hasard
D’un monde qui devient fou !
Je suis nous, je suis toi,
Je suis moi, je suis vous,
Je suis UN, je suis TOUT.
Je suis
Liliane Gabel (26 novembre 2009)
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