HANOUNA

Ce jour-là

lundi 21 mai 2012 par hanougabel

J’approche de ce lieu qu’à présent je maudis,

Je ne veux pas comprendre ce que déjà je lis

Sur les visages clos de trop de désespoir.

Je ne veux pas comprendre, je veux juste LA voir.

Je découvre, oppressée, ces silhouettes claires,

Tels les anges, sans doute, que nous ne voyons guerre.

Ma soeurette, mon amour, si pâle et immobile,

Petite soeur, Kitou, tu sembles si fragile,

Mes mains redessinent ton visage déjà froid,

Tandis que frissonne tout mon être en émoi.

Mon coeur tremblant gémit, et ma douleur implore

« Mon Dieu, réveille-la, laisse-la nous encore ».

Tu sembles comme heureuse, détendue et sereine...

Mais nous, qu’allons-nous faire d’une si grande peine ?

Comment continuer de la vie le chemin

Alors que ton départ nous a fait orphelins,

Alors que, brusquement nous sommes séparés,

Et que personne, rien, ne nous a préparés ?

Alors que, bien trop vite, tu nous a quittés,

Tant d’êtres chéris, dans la grande éternité,

T’accueillent et t’entourent, t’enlacent et t’étreignent.

Pourvu que les mois, les années, le temps, daignent

Travailler dès à présent, apaisant mon coeur,

Libérant mon âme d’une grande rancoeur !

Effacer les regrets, de n’avoir donné plus,

Plus de temps, plus d’amour, plus de tout, toujours plus,

Effacer les griefs, contre les maladroits,

Ceux qui t’ont fait souffrir, qui n’avaient pas le droit,

Les pervers, médisants et les calculateurs

Qui, te fragilisant, ont fatigué ton coeur.

Me restent souvenirs à la pelle, si nombreux,

Que pour les contenir, fallait bien être deux :

Ballades dans les bois, cueillant les champignons

Ou dans les châtaigniers à traquer les marrons,

Cuissons des confitures, les meilleures qui soient,

Omelette odorante, saveur qu’on n’oublie pas.

Ma petite soeur, petit amour, ma presque fille,

Comme tu sembles dormir, livide, si tranquille...

Dors puisque l’on n’y peut plus rien, la vie méchante

T’a ravi à notre affection, désespérante.

Dors donc. Pourvu que ce repos te soit enfin

Ressourcement réel, félicité sans fin...

Liliane Gabel (29 avril 2011)


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